Dans les régions écrivant l'akkadien cunéiforme au cours du IIè millénaire, on trouve des noms de personnes et des mentions de 'El, Ilu(m) en akkadien. Le terme est en fait écrit par l'idéogramme DINGIR, servant de déterminatif pour la divinité. Quand on a un nom amorrite, on lit 'El, comme dans toutes les langues sémitiques occidentales. Avant ces attestations, qui datent du début du IIè millénaire av. J.-C., on est peut-être déjà en présence d'une forme ancienne du terme El dans les textes de la bibliothèque Royale d'Ebla (site archéologique de Tell Mardikh, en Syrie) du XXIVè siècle av. J.-C., où on trouve un dieu Ilu (lecture incertaine), assimilé au dieu sumérien Enlil. Ce nom se trouve à la tête d'une liste de dieux, comme ancêtre des dieux ou père de tous les dieux .
On ne sait pas vraiment ce qui se trouve derrière ces mentions d'un "dieu". Peut-être s'agit-il d'une référence au concept de divinité en général, à une divinité personnelle ou familiale (ilu(m) désignant aussi en akkadien une divinité protectrice) , ou bien à une divinité particulière, Addu ou Dagon.
Vers le début du deuxième millénaire av. J.C, El est présenté par les textes de la mythologie ougaritique comme le père du panthéon local . Il se fait cependant supplanter par Baal (Hadad) (son fils?), le dieu de l'Orage. A Ougarit, El aurait donc été alors une divinité en perte d'influence, qui se serait fait dominer par les dieux de la jeune génération.
Sa parèdre (déesse consort) etait Asherat. D'après certains textes El est le père des dieux Hadat/Baal, Yamm (la mer) et Mot (la mort).
El est appelé dans les tablettes ougariennes soit "Toru El" (le dieu taureau), soit "Batbyu binwati", le créateur de toute créature, soit "Abu bani ili", le père des dieux, soit "Abu adami", le père des hommes. Il est "qaniyunu ôlam", le créateur éternel, ce mot "ôlam" réapparaissant dans la Bible, dans sa forme hébraïque El Ôlam, pour désigner le Dieu Eternel (Génèse 21.23)
Il est possible qu'il faille voir dans le dieu El d'Ougarit une épithète désignant le dieu Dagon, dieu de la fertilité des panthéons sémitiques occidentaux, car Baal est tantôt présenté comme fils de Dagan (le plus souvent), et comme fils d'El. De plus, cela expliquerait pourquoi Dagan disposait d'un temple important à Ougarit tout en étant absent des textes mythologiques, alors qu'on n' a pas découvert de temple dédié à El à Ougarit.
La Bible mentionne la présence de statues de Dagon dans le camp des Philistins (principal ennemi du peuple hébreu à l'époque des Juges). L'histoire se passe suite à la prise par les Philistins de l'arche d'alliance (ou arche de l'alliance).
« Les Philistins prirent l'arche de Dieu, et ils la transportèrent d'Ében Ézer à Asdod. Après s'être emparés de l'arche de Dieu, les Philistins la firent entrer dans la maison de Dagon et la placèrent à côté de Dagon. Le lendemain, les Asdodiens, qui s'étaient levés de bon matin, trouvèrent Dagon étendu la face contre terre, devant l'arche de l'Éternel. Ils prirent Dagon, et le remirent à sa place. Le lendemain encore, s'étant levés de bon matin, ils trouvèrent Dagon étendu la face contre terre, devant l'arche de l'Éternel; la tête de Dagon et ses deux mains étaient abattues sur le seuil, et il ne lui restait que le tronc. C'est pourquoi jusqu'à ce jour, les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans la maison de Dagon à Asdod ne marchent point sur le seuil. »
— La Bible, Livre de Samuel, chapitre 5, versets 1 à 5
Baal ou Ba'al (hébreu : בַּעַל, בָּעַל, Báʿal, Báʿal, Báʿal, qui signifie seigneur) — Bēl en Akkadien et בעלת Baʿalat (phénicien) ou בַּעֲלָה (Baʿalāh, en hébreu) au féminin — est un dieu phénicien qui, sous les dynasties des Ramsès, est assimilé dans la mythologie égyptienne à Seth et à Montou.
Le terme Baal n'est pas à l'origine religieux : il dénote un être respectable, le seigneur ou le maître, parfois l'époux. De nombreux noms de rois sont donc précédés de cette particule. Le mot n'était d'ailleurs pas utilisé qu'à des fins honorifiques ; l'exemple ba'lāh hāri'šôn (l'ex-mari, le veuf) démontre la portée très large de ce mot. Un rabbin particulièrement reconnu était appelé Ba'al Shem.
Baal est une appellation générique d'un dieu, accompagnée d'un qualificatif qui révèle quel aspect est adoré : Baal Marcodés, dieu des danses sacrées ; Baal Shamen, dieu du ciel ; Baal Bek, le Baal solaire ; et surtout, Baal Hammon, le terrible dieu des Carthaginois. On peut aussi citer Baal-Zebub, qui a donné Belzébuth. Ainsi, chaque région avait son dieu, son Baal local.
Baal est devenu l'appellation punique de nombreux dieux d'origine sémite dont le culte a été célébré depuis le IIIe millénaire av. J.-C. jusqu'à l'époque romaine. C'est notamment le titre donné à Yahvé : Bealiah (plus justement bə''alyâ), qui signifie Yahvé est Baal. Il s'agit du point de vue de la religion hébraïque d'un blasphème, car remettant en cause l'unicité de Dieu, puisque la Bible considère les Baal étrangers comme de faux dieux.
Son nom — le maître ou l'époux — se retrouve partout dans le Moyen-Orient, depuis les zones peuplées par les sémites jusqu'aux colonies phéniciennes, dont Carthage. Il est invariablement accompagné d'une divinité féminine (Astarté, Ishtar, Tanit), même s'il est lui même hermaphrodite, tout comme Ishtar.
Baal comptait un temple important à Émèse (actuelle Homs) en Syrie, dont la grand-prêtrise appartenait à la famille des Bassianides. En 218, son grand-prêtre devint empereur de Rome sous le nom d'Héliogabale, grâce à une parenté avec les Sévères par les femmes. Héliogabale imposa son culte aux Romains.
Monothéisme vs Polythéisme
Le passage pour le peuple Juif du Yahweh, dieu d'un panthéon polythéiste à un dieu unique définissant le monothéisme, ne s'est pas fait d'un seul coup sur le mont Sinaï, mais est l'objet d'un conflit perpétuel à l'intérieur même du peuple d'Israël entre le monothéisme et le polythéisme. Outre la Bible, qui relate les allées et venues incessantes entre les deux, les papyrus des Juifs d'Éléphantine en Égypte montrent que le culte de Yahweh cohabite encore avec d'autres cultes au 4e siècle av. J.-C.. De même avec la mise au jour d'inscriptions à Kuntillet 'Ajrud et de Khirbet elQôm décrivant l'adoration d'autres dieux en même temps que Yahweh chez le peuple hébreu.
Dieux ayant précédé Yahweh hors de CanaanLe dieu sumérien Enki - 3000 av. J.-C.
3000 ans avant notre ère les Sumériens racontent dans l'épopée d'Atrahasis et Gilgamesh une histoire proche du jardin d'Éden
Le dieu akkadien Ea - 2500 av. J.-C. Vers l'an 2500 avant notre ère les Akkadiens transformèrent le nom de Enki en Ea.
Les Akkadiens développent le mythe d'adapa d'où serait issu le mythe du serpent surveillant Ève.
La plus ancienne forme du nom de Yahweh : Yah
Il apparaît 25 fois dans l'Ancien Testament des formes plus anciennes de Yahweh, le raccourci Yah.] Ce dieu original Yah est peut-être une autre forme du nom Ea.
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